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Rizkallah Hilan souhaite la bienvenue à ses amis visiteurs et leur propose sur son site personnel ses écrits qui se développent sur plus d’un demi siècle et qui, publiés en des conditions diverses, se présentent néanmoins étroitement reliés comme des pièces d’un seul puzzle ouvert sans frontières sur l’avenir.
Les textes commencent par le développement économique, se poursuivent au plan de l’ordre mondial dominant, pour remonter vers l’homme total, ouvrier du réel, acteur et fin de tout développement.
Prétendrai-je avoir imaginé ce processus à un moment privilégié de ma pensée? La ruse du réel aura été, sans aucun doute, la plus active pour me conduire dans cette voie.
Durant le siècle dernier, les pays industrialisés réalisèrent des performances scientifiques révolutionnaires y produisant une prospérité éclatante et mettant à leur disposition une puissance défiant l’imagination leur donnant pratiquement la capacité de tout faire, absolument, de changer « le rêve en réalité », comme dit le poète.
Mais il en résulta aussi, pour ces pays et pour le monde dans son ensemble, d’immenses problèmes dont la solution radicale était nécessaire pour le parachèvement de la ‘révolution moderne’.
Les ‘maîtres du monde’ firent cependant la sourde oreille, croyant pouvoir par la technique, la contrainte, le discours et même par le conditionnement des êtres et des sciences maintenir le monde sous leur contrôle. Aussi, la force s’est vue croître exponentiellement dominant de loin la raison, seule mesure des choses, qui fut astreinte au sort de Prométhée de la vieille légende. En conséquence, les problèmes allèrent s’aggravant; ils exposent aujourd’hui l’humanité entière à des dangers mortels. Où donc est cet esprit des Lumières, ‘majeur’, ‘autonome’ qui ose penser et agir en toute liberté? Le Faust moderne, obsédé par son grandiose projet, le peut-il?
Oui, une crise majeure sévit au cœur même de la civilisation moderne. Partout la bestialité, la brutalité, la souffrance, l’angoisse et l’horreur gagnent du terrain, et les humains, mis au pied du mur, se voient accablés de toutes sortes de servitude. Oui, le chaudron est partout en ébullition, et spécialement dans notre région arabe et moyen-orientale, objet d’atrocités sans nom. ‘Signes du temps’? ‘Chaos créateur’? Violences accoucheuses de progrès ?
Des œuvres en abondance, souvent de qualité, ont vu le jour autour de la fin du millénaire passé, remettant en question la modernité même, phare et orgueil de l’Occident. Faudrait-il donc l’accabler ou, au contraire, la parachever?
Ici comme toujours dans les grandes crises, se pose la question troublante: où allons-nous? Que faire ? Quelle alternative?
Les dits ‘maîtres du monde’, nous annoncent avec pleine assurance leur arrogante prophétie: pas d’alternative réaliste, pas d’alternative possible. Il le semble en effet. Mais nous savons que la ruse de l’histoire a souvent démenti de telles quiétudes ; elle nous informe, comme l’ont observé d’éminents esprits, que « le nécessaire est absolument différent des deux ». Ce nécessaire qui frappe à nos portes, n’est-ce pas notre grande tâche, hommes de ce 21ème siècle que de l’aider, résolument, à se produire avec le moins de malheurs possible?